25 chansons & poèmes favoris pour le récital rétrospectif 2025 ..

INFINIE CREATURE
 
L’univers est en expansion -exponentielle-
Ce qui signifie que l’univers
va se refroidir,
que chaque étoile, chaque planète
va s’éloigner l’une de l’autre
indéfiniment
et un beau jour
plus aucune collision n’aura lieu,
plus aucune naissance; Il fera froid
de plus en plus froid

 

L’univers va se refroidir indéfiniment
Se rapprochant du zéro absolu
fatidique
 
Veux-tu que je te dise
Je crois que l’homme est fait pour muter,
pour inventer un nouvel univers
dans l’univers qui l’a vu naitre;
je crois en la transcendance de la créature

 

J’aime la créature
L’infini est contenu dans la créature !
 
Ne te mets plus à genoux devant Dieu
car si Dieu est ton père
comme tous les parents
il veut que tu réussisses mieux que lui..

 

il t’a donné une nature singulière
qu’il n’a pas lui-même..

 

Tu es dans l’espace, tu es dans le temps
en expansion
comme l’univers
Tu es un univers !
 
 

 

META
 
T’es-tu déjà dit
Je fais partie d’un tout
Et ce lien avec l’infini
Coule à l’égout..
 
Quand sonnera mon heure, l’heure de la crémation
Il ne resta plus de moi, que mes petites chansons
 
J’aime la poésie -Exaltée-
Qui transcende la nuit, le monde concret
 
Ma chérie, t’es-tu donc déjà dit
Que ta subjectivité
est plus riche en vérité
Que le monde maudit de l’objectivité ?
 
Si l’univers s’éteint un jour
Tentons d’en implanter
Un plus beau encore, un plus chouette
Devenons plus fort que la mort qui nous guette
 
Je n’vais pas me laisser noyer
Tous les souvenirs que j’aimais se sont éventés
Il est temps d’aller inventer des contrées
Où la mémoire du cœur perdure
comme une enluminure
Se hisser enfin, vers les cimes
De l’éternité enfin cristallisée
 

 

 
LAGON DE REVERIE
 
Assis quelque part entre le ciel
et la mer qui se pare des lumières du soleil,
je reste là comme hypnotisé
dévoué à l’instant de toute éternité….

 

Je contemple le vaste horizon
en laissant mon cœur déployer sa chanson:
rêvasser sans se soucier des heures,
ni des tracas, ni des regrets, ni des torpeurs..
 
Je déambule sur le rivage,
de vastes oiseaux chantent au-delà des sillages;
une déesse surgit d’un vent de sable
me prend par la main pour m’entrainer au loin *°
 
Ses cheveux dansent dans les volutes
des embruns argentés qui flottent soudain *°
autour de nous comme des anges doux;
mon âme bienheureuse est tout à fait sereine
 
Chérie,
emmène-moi au-delà des lieux
familiers;
je veux m’habiller de nouvelles couleurs,
me délecter des saveurs
de fascinantes contrées !
 
Je me suis rêveillé sur la plage
personne ici, ni ailleurs ni autour
seul le silence impérial du soir
esquisse un sourire et glisse vers le jour *¤

 

Je contemple le doux dégradé
de la ligne rose de l’aurore éveillée
puis je me lève et je marche encore
vers cette voûte immense que j’adore !
 
Dis-moi,
suis-je destiné à rêver sans fin d’une terre,
Belle promise
N’a-t-elle jamais vraiment
Existé que dans mon cœur
Le cœur de mes pensées.
 

 

 

LAGUNE
 
J’aurais aimé
courir avec toi sur la plage
dans un soleil de fin d’après-midi
encore éclatant..
 
J’aurais aimé que tu me tiennes par la main
emporté par un élan
dans la griserie de la brise
dans les parfums de l’Eté rutilant..
 
J’aurais aimé
Regagner les herbes folles avec toi
gagner la colline
nous déshabiller et faire l’amour
caressés par les rayons du soleil..
ta bouche intense
m’aurait absorbé
j’aurais adoré
sentir tes bras
m’étreindre contre toi
 
Ô oui j’aurais aimé si tu savais
j’aurais aimé entrer en toi
et sentir ta voix s’en aller
avec les oiseaux alentours
monter très haut..
 
j’aurais aimé Mélia te faire l’amour
et te donner tout mon amour..
J’aurais aimé repartir avec toi
quelque part, marcher au hasard
dans la nature sublime
dans l’Eté
dans un instant suspendu
dans le bonheur de l’Amour conjugué..
 
J’aurais aimé Mélia j’aurais aimé si tu savais..
 
J’aurais aimé Mélia, j’aurais aimé..
Je n’aimais que toi, si tu savais
je n’ai aimé que toi..
 

 

 
CHERE SOLITUDE
 
Chère solitude
sache ma gratitude
petite soeur des torpeurs
tu remets mes pendules à l’heure
lorsque l’astre est blême
en quête d’un nouveau poème

 

Chère solitude
sous chaque latitude
tu m’as sorti souvent
d’effroyables sables mouvants

 

Tu seras la seule
avec moi dans le linceul

 

 

 

HAVRE DE GRACE
 
Une vaste étendue dépouillée
s’ouvre à mes yeux émerveillés;
un ange passe et vient s’asseoir
pour regarder tomber le soir..
 
Ici un cheval silencieux,
quelques oiseaux aux cris radieux,
le ciel mélange rose noir et bleu,
je m’allonge et ferme les yeux..
 
J’attends que l’énergie se lève,
j’attends que s’irradie la sève
pour lever un soleil
dans un cœur en sommeil.
 
J’attends que ma vieille peau s’en aille,
que fusionne toutes les entrailles,
j’attends de sentir quelque chose
venir du fond du cœur des choses..
 
 
 
OPHELIE
 
Ophélie
Fleur rouge élancée
esquisse délicate
pistilles en alerte
aux pollens d’éponge
aux parfums révassés
de temples vaporeux
de voyages à coudre
à l’horizon des songes
 
 
 
MELE-ANGES

Laisse-moi te laver doucement les cheveux
Voir ton âme glisser, s’assoupir peu à peu,
Et bientôt s’éveiller aux ondes de ta source
Dans un bain exalté de parfums et de mousses

A tes yeux caressants, laisse-moi m’arrimer
Planter l’ancre enlisée, dans l’instant éternel
Dans l’instant frémissant, de cantiques charnels
Je veux me mélanger aux couleurs que tu crées

Laisse-toi t’entraîner, aux abysses d’un rêve
Détrempé à ces nuits aux volutes sans trêve
Que j’aime voir tinter à tes grâces réelles

Offre-moi ce qu’aucune n’a songé à donner
Et reçois sous la lune les archanges d’été
Qui nous hissent éblouis jusqu’à l’ultime ciel
 
 
 
FAIS-MOI CE QUE TU VEUX
 
« Qu’est-ce qui t’excite au lit ? Fais-moi ce que tu veux.. »
Quand tu m’as dit ces mots, j’en suis resté sans voix.
Allongée, alanguie, tu me cherchais des yeux
et moi soudain penaud, j’ai gardé tout pour moi..
.
Dès le premier instant, où ton corps dénudé
s’est révélé à moi, il me fut familier;
j’adorais butiner ton bourgeon de Venus,
tes doigts cherchaient les miens pour sonner l’Angelus
.
Je voulais savourer d’explorer tout ton fort
Je laissais mijoter, mes rites et tes trésors
pour ancrer plus encore, l’âme de notre histoire
.
J’aimais quand tu fermais les yeux pour m’enrober
je voulais effacer tous ceux qui t’ont souillé
en irrigant ton corps, jusqu’à t’en émouvoir.
 
 
 
SUCCUBE DES FANGES
 
Approche, viens voir
là parmi les arbres
cherche la fille
elle t’attend..
Elle sort le soir
descend d’un grand chêne
telle une hyène, en habits noirs
 
Cherchant sa trace
j’égare la mienne
dans cette forêt
ancestrale

 

J’entends sa voix
dans le sous-bois
et puis soudain
je sens ses mains
 
Elle m’a envouté
de cantiques étranges
succube des fanges, affamée
 
Elle veut posséder mon âme esseulée
et je vais lui donner !
 
Elle me plait, elle me plait, elle me plait..
 
 
 
LE COYOTE
 
J’ai reniflé
une de ces
petites culottes
que j’aimais
te voir porter

 

J’ai reniflé
ce qu’il restait
comme un coyote
tout dépité
sans son gibier..

 

Ma frustration
a sublimé
mon beau fantasme inachevé
je t’imagine
pour me sabrer
t’offrir à eux comme un banquet
 
 
 
FICHU KARMA
 
Je reste là
assis au bureau
l’assiette face à moi,
chaque soir c’est ça
rentrer du boulot
tout seul face à soi
 
Liberté ou solitude,
humeur ou quiétude
Je me sens vivre
lorsque j’aime une femme
qui damne mon âme
 
Elle s’en vont toutes
sous des cieux plus lourds
que l’absurdité
qui vient
pour m’empeser
sans jamais me tuer..
 
Je reste là
à ressasser les
mauvais coups du sort,
tourner la
page des regrets
je n’y parviens pas
 
Je ne suis
pas un défaitiste
oui mais tout de même !
quel est
ce fichu karma
qui me rend si blême..
 
Je reste là
encore et toujours
en quête d’amour.
 
 
 
MARINE
 
Tes yeux débordent
Marine
Tes yeux débordent
Et quand tu m’abordes
Marine
Tu me sabordes
Et je m’incline
 
Ton cœur déborde
Marine
Ton cœur déborde
De tes jolis yeux
Mais tu tiens bon
Marine
Tu tiens bon
Du mieux que tu peux
 
Et je te regarde
Puis je te regarde
Et je me perds un peu
Dans quelques mers agitées
Mais je ne cherche pas terre
Je me laisse juste porter
Je m’en remets au vent
de ta valse marée
 
 
 
FLANER AVEC TOI
 
J’aimerais habiter dans tes bras,
flâner dans tes sourires, me baigner dans tes yeux;
pique-niquer sur tes seins.
J’aimerais boire beaucoup et danser avec toi
dans un tourbillon d’ivresses enjouées;
j’aimerais entrer dans des boutiques fantaisistes
et t’entrainer dans d’autres,
traverser des ponts charmants tamisés
pas des lueurs roses et jaunes,
contempler des édifices et sentir ta douceur
se mélanger à celle de la brise.
J’aimerais chanter avec toi des bêtises,
t’acheter une peluche adorable,
entrer dans un restaurant mignon
gorgé de senteurs délicieuses.
J’aimerais sans la moindre raison
courir dans la rue avec toi
et rire comme on dévale un escalier;
J’aimerais te voir heureuse,
car quand tu es heureuse,
je suis heureux aussi.
 
 
 
PETITE RITOURNELLE
 
J’aimerais te rejoindre sur la plage
comme si de rien n’était
faire silence et marcher avec toi
sourire timidement
te chercher du regard
stopper mes pas, enfin
t’embrasser à nouveau
 
Mais je sais bien qu’au moment même
où je me l’imagine
un autre hommes a posé
une fleur d’éternité
sur tes lèvres apaisées
 
Alors, je sors de chez moi
pour marcher au hasard
je longe la forêt
qui frissonne avec moi
je cherche mon chemin
je ne le trouve pas
 
Tu n’es venue danser
qu’une saison dans ma vie
avant que tes parents
t’éloignent soudain de moi
 
Et depuis, je ne sais
plus vraiment marcher droit
 
Pour moi marcher c’était
en te tenant la main,
c’était déambuler
d’un sourire mutin
 
J’aimais tant tes parfums
et tes sourires enjoués;
ils ont évaporé
de ma chambre fânée
 
Je porte à mon visage
ce pull que tu mettais
tel un enfant sauvage
avec un coquillage
contre l’oreille, bercée
par un lointain rivage..
 
Rien n’était plus radieux,
intense et merveilleux
que te voir occuper
ma vie; c’était comme si
je t’attendais depuis toujours,
que je t’avais toujours connue
et que ta place était ici.
 
Mais puisque tu es repartie
il me reste les longues nuits,
je te retrouve dans mes rêves
où nous irons flâner de nuit
dans des boutiques japonaises,
dans des cinémas de quartier,
nous danserons dans des marchés
pour amuser la galerie
et puis
 
je te rejoindrai sur la plage
comme si de rien n’était,
faire silence et marcher avec toi,
sourire joyeusement,
te chercher du regard
ainsi que nos enfants,
ton fils tenant ta main,
ma fille tenant la mienne
et chanter à tue-tête
une folle ritournelle..
 
..petite ritournelle..
 
 
 
TOTEMS
 
J’ai photographié beaucoup de gens
enregistré leurs voix;
je voulais capturer des instants
-de beaux instants-
et pourvoir les feuilleter
de temps à autres
avec un petit sourire aux coins des lèvres..
mais il y a une chose que je n’ai su capturer
ce sont les parfums
ton parfum

 

J’adorais cette odeur,
cette odeur élégante
qui te racontait bien
et qui n’était que la tienne..
Elle a disparu avec le temps, 
je me souviens simplement qu’elle m’était particulièrement plaisante,
qu’elle m’enivrait..

 

J’aimais venir sur ta peau pour te sentir
comme un parfum raffiné
tes yeux étaient raffinés également
et parfois je me demandais où ils partaient lorsque tu allais sur le balcon
que tu refermais la porte-fenêtre
et que tu fumais ta clope..
Je te regardais de dos à travers cette fenêtre,
je me demandais où partais tes pensées
 
et puis ton rire
spontané
la jeunesse est si spontanée, si pure..

 

Tu étais comme un météore
assise sur le rebord de mon lit
la première fois seins nus
à me regarder dans le fond de l’âme..

 

Je me revois pétrifié
mais j’étais vraiment dans l’instant,
tu me faisais habiter dans l’instant-présent
et je t’en remercie encore
même si tu t’es évaporée..

 

Je continue à penser à ces moments
où j’étais vraiment en vie, où j’habitais l’instant;
tu parlais souvent de vivre l’instant présent
comme d’une nécessité,
presque une mission

 

et il est vrai que les gens
avec le temps
avec l’âge
oublient,
oublient la vraie vie..

 

Et pour me souvenir ce qu’est l’existence véritable
parfois
je songe à toi

 

J’espère que tu es heureuse où tu es
j’espère que tu es heureuse..
Parfois il suffit que je pense à toi pour l’être..
 
Comme disait Ferré « il faut croire en l’histoire ancienne »
et c’est pourquoi je la dis,
je la chante,
et j’en fais des totems..
 
 

 

MINOTAURUS INEST -Veneris monumenta-
 
J’aimerais que tu te postes à nouveau
au sommet de mon lit
le dos apposé contre le mur de mon salon,
quasi-nue.

 

Un quart de siècle nous sépare en âge,
mais tes yeux francs, intemporels, presque mystiques
m’adressent un familier langage..

 

Laisse-moi déposer ma joue très doucement
dans le creux de ton cou,
être la plume qui rejoint son nid..

 

Je suis un enfant, une panthère, une brise d’Eté;
je suis un grand soleil près d’un refuge aux portes de coton..

 

Ta bouche est une fleur sauvage,
qui parfume mon âme de papillon.
Vois mon aile silencieuse se poser
sur la soie de ton épaule chaude !

 

Le temps suspendu infuse mon âme à ta presqu’île;
Mon souffle sur ta peau me grise:
tu es ma vapeur d’absinthe !

 

Ta chevelure est désormais
un vaste champs moissonné
à mon vexillum externum.
Ton épiderme irradie contre le mien
comme un pain chaud sorti des braises !

 

Aucun des chats sacrés de l’antique Egypte,
n’a transporté autant de lumière que ta peau :
Hathor, Isis et Rê se sourient et se taisent lorsque je te caresse.

 

Tes deux pyramides sont des flacons de rivages.
Fais-moi boire de ton lait; enfante ma déraison !

 

Mes griffes de faucon ratissent ta nuque;
je porte mes dents à ton cou,
je mordille ta chair tel un vampire avide..
Je suis ton Minotaure, ton Lucifer, ton Dracula !
Mes doigts délicats viennent broder d’audaces
un incertain langage à même tes seins..

 

Des alcools de prune et de poire coulent à présent de tes tétons;
je t’attrape au cou, tel un canidé, pour te tirer lentement vers moi;
je sens tes fioles d’effluves infiltrer mon cœur;
Ta bouche capture la mienne comme une proie fébrile.
Tes bactéries s’engouffrent dans mon sang, restaurent ma matrice..
Je vois des gouttelettes d’eau fines
bouillir sur ta peau
puis s’évaporer au diapason de tes soupirs..

 

Tes aréoles crantées pénètrent souplement mon torse.
C’est alors que le grand mât du Drakkar se lève
et tu l’absorbes sans tarder tout entier en toi,
dans ta forêt d’éponges.

 

Ta rosée coule déjà du septième ciel convoité.
La chambre se tapisse d’un rouge-violacé..
Je sens ton odeur animale qui s’abat comme une tempête:
tu plantes tes yeux intenses
tel des ancres dans l’océan de mon âme.
Je me retourne tout entier sur toi,
ragaillardi par ton puissant courant.
Ta bouche carmin
a faim
de recevoir l’écume de ma lèvre.

 

Je t’ensevelis d’une vague puissante
et j’engouffre encore davantage
ma corne de Minotaure dans le tréfond de ton corps.

 

Voici l’offrande de nacre:
de multiples orages tonnent dans ta chair
Tu tressailles d’accueillir dans ton caveau
ma liqueur de perle.
L’onde de choc de ma queue
se prolonge tel un écho parmi tes dunes.
Tu m’enfonces tes ongles dans le dos si profondément
que je sens distinctement ton nom se graver sur mes os.
Je plante à mon tour mes dents dans ta jugulaire
tandis que tes canines percent mon épaule.
Je m’abreuve, tu me bois,
nous nous embrassons follement
pour partager ce vin de messe.
Je ramasse au sol des caillots de raisin
et je les porte à ta petite gueule affamée.
Tu les dévores en me dévisageant.
Ta bouche coule infiniment
jusque dans ton nombril
et abreuve les petits papillons
qui palpitent dans ton ventre.
Le coutelas divin de ton sourire en coin
me suggère un sacrifice à venir
Tu t’éclipses dans la salle d’eau
et déjà tu m’inspires
de vilaines rêveries..
Relevant une pièce d’étoffe
trop ajustée à tes hanches
tu me laisses entrevoir
l’arrogante colline hirsute.
M’empoignant le vit en me fixant des yeux,
tu veux me voir céder à proférer
mes ordres rabaissants.
Ta bouche lascive de succube
réclame la lie de mon calice !
Ta main est un nid à serpents;
elle me caresse et me compresse
pour que je crache enfin
tous mes mots volcaniques.
Tu m’engloutis de ta gueule de fauve
pour m’assassiner de plaisir.

 

Des torrents hypnotiques se répandent en moi,
tandis que tu bois toute ma fontaine.
Démon repu, tu m’adresses un sourire.

 

Je suis une comète
dans la galaxie de tes yeux fauves.
Aucunement je n’ai la beauté d’Artemis,
mais je peux être un grand forgeron de volupté !
Fais de moi le gardien secret de tes moiteurs,
l’arboriste de ton plus secret jardin..
Je l’avoue, je suis parfois jaloux des visiteurs
que tu salues de ton candide balcon.
Tous ces mirages, si laborieux, sont autant de déserts..
Et si chaque homme est fait de sable,
je serai ton désert de Mojave,
ton Dasht-e-lout, ta Kébili.
Je serai le Queensland bouillant
au milieu des montagnes de feu.

 

Mon orgueil est un empire suintant,
et tu le sais toi qui réapparais
dans une robe andrinople..
De ton dos je m’approche;
tes ourlets, déjà, se pourfendent de flammèches..

 

Je veux sédimenter encore à ton épaule;
j’entrevois tes doux seins dans l’écorchure de ta robe;
ta bretelle s’affaisse ainsi que ta chute de reins;
soudain, le bas de ta robe s’enflamme
Tes doigts fraîchement vernis
soulèvent avec une insolente lenteur
le tissu embrasé !
Le bas de ton dos est désormais tatoué d’obscurs hiéroglyphes..

 

«Sois indécent» chuchotes-tu.
J’ai besoin de lécher ta petite béance,
comme un chien des enfers !
Tes canines d’orque scintillent dans le miroir;
Tu lèves un bras au ciel;
tes doigts gracieux s’éventaillent et s’enroulent
tandis que la chambre prend feu.

 

Je pointe à mon tour vers le ciel un index
qui se change en verge féconde;
et tandis que les parois de ton éminence charnue
s’abandonnent à mon autorité,
j’enfonce un doigt séminal à ton nombril..

 

Des Jigokubana naissent soudain dans tes cheveux;
une nuée de papillons pourpres et ocres
comme sortie des enfers,
vient butiner chacune de tes mèches,
éteignant les feux alentours
de battements d’ailes..
 
Des abeilles rouge-ponceau surgissent à leur tour..
Tu étires ta langue en récupère de tes doigts un étrange miel
que tu portes aussitôt à mes lèvres, à mes seins;
de mon gland jusqu’au galbé séant.

 

Tu n’aimes rien tant que me sentir palpiter dans ta bouche;
tu me dégustes infiniment, tandis que des plumes d’ange
tombent très lentement sur nous comme une fine pluie;
tandis que des sirènes au lointain
nous chantent leurs plus doux sortilèges..

 

Sois mon alcool, mon brasier, ma folie,
sois ma déesse et ma putain,
Sois le petit matin des longues nuits.
Le soleil s’attarde sur mon torse
lorsque tu le caresses.
Je veux te voir tournoyer en riant
dans des champs de coquelicots mutants.

 

Sidère-moi; écorche-moi de souvenirs violents !
Fais de moi le buvard de ta cyprine et de ta lave,
de ton urine et de ta bave.
 
Baise-moi comme si j’allais crever demain.
Je veux mourir et ressusciter dans tes bras..

 

Je veux tes hanches et tes pieds dans ma bouche,
ton cul sur ma gueule et ma queue dans ta main.
L’un dans l’autre, je veux nous mélanger
encore et toujours !
Je veux tes mamelons sauvages, ta peau soyeuse,
tes épaules et ton cou..
Je veux surtout tes yeux cosmiques au fond des miens
tes cuisses et ton pubis amarrés à ma taille,
quand je viendrai cent fois sur toi pour te donner mon âme !

 

Je rêvasse, je me languis, je me dilue..
Entends-moi s’il te plait, rejoins-moi !
Viens contre mon épaule et contemplons
les derniers instants de ce monde-ci !

 

Je veux me noyer sans fin dans des étreintes folles;
je veux brûler d’ivresses, célébrer le feu qui me porte
et qui m’emportera jusqu’à l’ultime crémation !
 
 
 
COEUR DE LA NUIT SEREINE
 
J’aime la nuit,
j’aime me prélasser dans le soir;
lorsque l’agitation a cessé
lorsque tout est enfin calme,
que plus un bruit ne flotte
sinon celui de l’instant
qui passe et repasse
infiniment..

 

Et je me suspens à l’instant
et je m’y hisse
et je rêvasse
comme sur une vague d’Ether
je flotte,
je vole,
je laisse aller mon esprit
je m’apaise
et je traverse la nuit
tandis que chacun est couché
 
Depuis tout petit
je n’ai jamais aspiré
qu’à rêver
et à rêver encore..

 

j’aimerais que quelqu’un m’emporte,
me prenne par la main et m’emporte..

 

Je veux déambuler dans les lumières de la ville,
me promener sur des rivages,
gravir des montagnes sublimes et majestueuses
et contempler un sourire infiniment gracieux..

 

Emmène-moi s’il te plait, ne me laisse pas dans ce silence..
 
 
 
PANTHERES
 
Je veux me répandre sur toi comme une poutrelle de feu,
propager mon onde sur ton corps alangui..
 
Panthère de rêverie, je viens frotter mon ventre sur ton écrin de mirage;
les copeaux de mon âme pénètrent tes reliefs,
je suis ton piège à loup décapsulant tes alcools d’ivresse,
je suis l’étoffe lourde qui vient boire à ton étang de nudité;

 

je t’attrape au cou comme un jeune tigre joueur,
tes mains empoignent mon torse mûr..
 
Ma peau est à point, tannée par la ferveur de tant d’années de passions;
je veux planter mes orages dans tes perles d’abysse aux mystères pédants,
troubler le reflet dérangeant de tes grands yeux félins..
 
Tigresse, tu peux lâcher ton râle, je défenestre ta pudeur.
Les parfums de l’amour fermentent dans un ballet de gestes,
de cantiques éperdus..
Tous mes wagons sauvages viennent claquer sur ta rame;
mes canaux électriques se tendent comme des arcs
et tu me plantes ton haleine jusque dans les tripes..
 
Tu me décoches tes discours en regards impétueux:
– Achève-moi, que j’absorbe enfin ta matrice ;
crache ton encre-crème à mon sexe carbone !
 
Tes pupilles débordent de fuel;
j’attrape un ange-mateur par les paluches
et je le broie dans ta chevelure qui s’agite soudain comme un nid à serpents;
je casse le diable en deux et je poivre ton corps !

 

Montre-moi tes dents de hyène échaudée
et j’inverse tes pôles,
je te brode à l’épaule un murmure-baiser..
 
Ma langue mutine câline tes commissures de cuisses,
puis je remonte à tes crocs qui capturent mes lèvres.
Mon aréole soudain -impaire et passe-
devient l’Ostie de messe basse:
je te chuchote à l’oreille tes propres aveux dans l’ascension
de la jouissance..
 
Culmine ma belle, culmine !
Je te rejoins soudain dans l’albédo violemment déployé..
Oooh, j’adore l’écho de ton timbre vibrant lorsqu’il va pour découdre
tout un pendant  de ciel !
Je m’assoupis -relax- bordé par ton aisselle fumante..
 
 
 
DOUX
 
Posé dans
mon salon
à rêvasser,
je revois
ta bonne bouille
qui me souriait..

 

J’aimais tant
ta façon
ensoleillée
d’être là, sans embrouille
pour papouiller..
 
C’est si doux
de te tenir la main
aux hasards des chemins
heureux comme jamais,
de faire de gros calins
très tendres et très coquins
les yeux dilatés
 
Posé dans
mon salon
à comater ¤*°
c’est l’été
mais je n’ai
plus d’acolyte;
tes parents
ont cru bon
d’nous séparer;
j’ai pleuré
des forêts
de stalagmites
 
C’était doux
d’entendre ta p’tit voix
s’empresser jusqu’à moi
bravant le confinement;
pour la toute première fois
ma vie avait je crois
l’odeur du bonheur
 
C’est si doux
de se sentir aimé
de pouvoir se dévouer
à celle qu’on adore;
bien que tu m’aies ghosté
je reste encore hanté
par ces moments doux..

 

 

 
POM POM LOVER
 
J’veux une chérie qui sache bien danser,
une p’tite chérie qui sache bouger
son corps sur la piste
et sur ma piste
j’veux une Kinky, une switch pour jouer !
J’veux une couche tard qui aime bien mater
les films genre Lynch ou les Zuckers
J’veux une marquise et une peluche,
culotte en soie ou qui peluche
 
Je veux une meuf qui m’dise que j’chuis trop choupi !
 
J’veux celle qui s’foute de ma calvitie
qui m’trouve bien cuit, pas trop rôti
J’veux une nana très tendre et très ferme
surtout des seins des joues et des fesses..

 

J’veux une princesse, lui tenir les mains, lui dire des poèmes
et qu’elle m’en écrive aussi quand même
Je veux une intello pas une bobo,
une rigolote pas une idiote
je veux une meuf qui m’dise que j’suis trop groovy !
 
J’veux une girlfriend qui kiffe la musique
celle que j’écoute, celle qui palpite,
j’veux une compagne avec qui tracer
déambuler et festoyer;
me sentir plus beau , me sentir mieux;
j’veux une amoureuse qui aime vraiment l’homme
plutôt que la satisfaction qu’il donne !
 
Je veux une meuf qui m’dise que j’suis vraiment trop choupi !
 
 
 
LA GROSSE FRITE
 
Il est des paradoxes parfois ardus à expliquer
Et tu pourrais sans doute à mon endroit t’en agacer
Pour toi c’est blanc ou noir pour moi c’est une autre chanson
Le cœur philanthrope, misanthrope de raison
 
Tu m’as un jour dit que tu m’aimais de tout ton grand cœur
Et puis tu m’as ghosté sans un mot sans un au revoir
Pour ma part si je suis un gaillard plutôt contrasté
Je fais toujours ce que dis, je fais toujours ce que je fais
 
Je n’ai jamais croisé
Que de gros enculés
A part toi l’ami, range ton gun
 
Le jour où je passerai l’arme à gauche et l’âme à droite
Y’aura pour sûr pas foule pour boire un verre à ma mémoire
Mais moi ça fera un bail que je vous aurez tous oubliés
Vous les fils de hutte, raclures de calumets
 
Je vais aller bouffer
Un gros burger qui tâche
Avec la grosse frite dans la friteuse
Et les grosses miches de la serveuse
 
Non pas ta sœur, bois ta gueuse.
 
 
 
EN PISTE
 
Elle est apparu
du fond de la nuit
dans sa p’tite tenue
en sky tout pourri
mais je l’ai kiffée dès l’premier instant,
j’lui ai proposé d’me rejoindre sur la piste
 
Nous avons dansé toute la nuit
et toute la vie durant..
 
 
 
GRAND AMOUR
 
Lorsque tu poses ta tête
contre mon épaule
je contemple au loin
le vaste horizon
 
Lorsque tout me semble si serein
en te tenant la main
je vois dans tes yeux
un vaste horizon
 
L’amour
que j’éprouve pour toi créature
est sans doute le plus pur
J’ai souvent craint l’Affre du destin
mais désormais j’y crois
tant que tu marches près de moi
 
Tu t’endors contre moi,
le silence est sublime
plus rien ne m’abime
lové contre toi..
 
 
 
FEU DE JOIE
 
Frappe deux pierres
l’une contre l’autre
frappe deux pierres
jusqu’à l’étincelle
et puis tout à coup ça brille dans le ciel, haut
jeu de joie d’une âme volontaire
crois en toi
bâti ta nacelle
mille comètes qui crépitent
s’enlacent à ton coeur
et soudain
la nuit
n’est plus aussi oppressante
et soudain
ami
l’horizon s’est éclairci ;
oui demain ta vie
redeviendra passionnante
 
Frappe ton coeur, contre le monde
sous la lune blonde
 
 
 
DEFERLANTE
 
Les rêveries déguerpissent à l’aube du soir; je me rabats contre le mur, les bras défaits dans la cage des averses. Je suis de ces animaux oubliés qu’aucune âme ne songe à venir traquer..
 
La nuit est lasse, remue à peine ses hochets; je parcours en silence le vestige des fêtes éteintes, restant là sans mot à contempler la présence du fleuve muet. Au loin, ils vont et viennent, creusés de vent, le visage gagné par l’érosion des rives et moi je ne sais plus guère que marcher en biais le long du quai magnétique des fatigues..
 
Tel un haillon d’écume cherchant le corps des vagues, je te croise encore dans mes rêveries.. Je ne suis guère qu’un arpenteur de songes casqué de musiques.. Jadis bienheureux, j’étais le doux buvard du timbre de ta voix. A présent, je suis un jour de pluie dilué dans les gouttières des places vides..
 
Au loin de la jetée j’aperçois le signal d’un feu pâle: aucune île ici n’apprivoise le large, sinon l’haleine lente des marées noyées dans leur lit d’algues rouges. Une conque sculptée attend sa résonance tandis qu’un lait de lune infuse aux fenêtres.
 
J’ai gardé dans l’ombre le pollen des regards, posant ma tête sur un nom, un sein, une colline, à rêver d’orangers et d’oliviers fleuris dans un patio de ciel plus bleu que ceux d’Occitanie.
 
Sur la vaste plage, une chaise vide attend plantée face à la mer et j’hésite à retourner chérir la chair des épaves.. La terre a des odeurs de femmes qui s’éveillent; je caresse en silence chaque fragment de souvenir assoupi à l’ombre des robes déployées. Je me retourne sur ta silhouette fantomatique tandis que la nuit veille à me reprendre promptement dans ses filets grisants.
 
Demain, j’irai trouver la nymphe aux grands yeux vagues qui portera à ma bouche le maïs qu’on cultive au-delà de l’horizon suprême. J’irai détricoter dans ma petite véranda la calligraphie des astres et des troupeaux. J’irai faire un dernier tour dans le petit bois des pâles échos, à humer le chaos des détonations les mieux éteintes..
 
Les poteaux de plage se démâtent doucement; mes nacres sont striées aux éraillures des mirages et je reviens frapper tous mes vieux coquillages au pont rugueux des idéaux.
 
Mon fidèle destrier a gardé l’encolure audacieuse de l’enfance. Je galope sur les prairies ouvertes où foisonne l’instant.
 
Sache que j’appartiens aux mondes qui se chevauchent, entre l’écume et l’arbre, entre l’écorce et l’eau.
 
Toi qui de moi ne voulais rien pétrir, voici pourtant l’écorchure de ta chemise et l’écaille de ta langue; je te fais goûter la nacre en plein jour, un arc en ciel tout blanc plus brillant qu’un rebord de miroir..
 
De la lustrine au vernis, tu m’as embrassé jusqu’à détremper les derniers pigments de mes lèvres meurtries. Je veux que tu m’imprimes encore chaque petit détail minéral de toi afin de porter la trace de tes ricochets.
 
J’aime ta façon de passer ta main dans les plis ouverts d’un linge propre; tu es l’innocente caresse du rameau qui converse avec la brise..
 
Mon ambre, ma douce ardoise, mon vin de perle, chaque jour je te brasserai comme une couleur à extraire.
 
 
 
ENTHOUSIASME POUR DES MIRAGES
 
J’aime la nuit,
j’aime me prélasser dans le soir;
lorsque l’agitation a cessé
lorsque tout est enfin calme,
que plus un bruit ne flotte
sinon celui de l’instant
qui passe et repasse
infiniment..
Et je me suspens à l’instant
et je m’y hisse
et je rêvasse
comme sur une vague d’Ether
je flotte,
je vole,
je laisse aller mon esprit
je m’apaise
et je traverse la nuit
tandis que chacun est couché..
 
Je déambule sur le rivage,
de vastes oiseaux chantent au-delà des sillages;
une déesse surgit d’un vent de sable
me prend par la main pour m’entrainer au loin *°
 
Ses cheveux dansent dans les volutes
des embruns argentés qui flottent soudain *°
autour de nous comme des anges doux;
mon âme bienheureuse est tout à fait sereine
 
je veux m’habiller de nouvelles couleurs,
me délecter des saveurs
de fascinantes contrées !
 
Jamais je ne me lasse de ce vert intense marié au bleu profond du ciel.
 
Dis-moi,
suis-je destiné à rêver sans fin d’une terre,
Belle promise
N’a-t-elle jamais vraiment
Existé que dans mon cœur
Le cœur de mes pensées ?
 
Je crois que l’homme est fait pour muter,
pour inventer un nouvel univers
dans l’univers qui l’a vu naitre
Je crois en la transcendance de la créature
J’aime la créature
L’infini est contenu dans la créature !
Tu es dans l’espace, tu es dans le temps
en expansion
comme l’univers
 
Tu es un univers !
 
Je suis une comète
dans la galaxie de tes yeux fauves.
 
-Je vois dans tes yeux un vaste horizon-
 
L’amour
que j’éprouve pour toi créature
est sans doute le plus pure..
 
Aucunement je n’ai la beauté d’Artemis,
mais je peux être un grand forgeron de volupté !
Fais de moi le gardien secret de tes moiteurs,
l’arboriste de ton plus secret jardin..
Je l’avoue, je suis parfois jaloux des visiteurs
que tu salues de ton candide balcon.
 
Dans la flamboyance
Des jardins secrets
Notre décadence
Est un lien sacré
 
Ma frustration
a sublimé
mon beau fantasme inachevé
je t’imagine pour me sabrer
t’offrir à eux comme un banquet
 
J’aimerais habiter dans tes bras,
flâner dans tes sourires, me baigner dans tes yeux;
pique-niquer sur tes seins.
Traverser des ponts charmants tamisés
pas des lueurs roses et jaunes,
contempler des édifices et sentir ta douceur
se mélanger à celle de la brise.
J’aimerais te voir heureuse,
car quand tu es heureuse,
je suis heureux aussi.
 
Tu m’entraîneras sous l’averse
dans les herbes hautes-souples
et
prise pas l’ivresse des senteurs du sous-bois
tu laisseras ta petite liquette
absorber toutes les eaux du ciel..
Puis c’est moi que tu laisseras dès lors,
dans un élan de volupté langoureuse,
retirer ta seconde peau,
révélant ton corps à jeun et frémissant
sous l’oeil électrique de l’orage..
 
Laisse-moi déposer ma joue très doucement
dans le creux de ton cou,
être la plume qui rejoint son nid..
 
Je veux me répandre sur toi comme une poutrelle de feu,
propager mon onde sur ton corps alangui..
 
Ta bouche est une fleur sauvage,
qui parfume mon âme de papillon.
Vois mon aile silencieuse se poser
sur la soie de ton épaule chaude !
 
Ta bouche lâche à la mienne un long filet vicieux de salive salée
 
Tous mes wagons sauvages viennent claquer sur ta rame;
mes canaux électriques se tendent comme des arcs
et tu me plantes ton haleine jusque dans les tripes..
 
Sois mon alcool, mon brasier, ma folie,
sois ma déesse et ma putain,
Sois le petit matin des longues nuits.
Le soleil s’attarde sur mon torse
lorsque tu le caresses,
les copeaux de mon âme pénètrent tes reliefs,
je suis ton piège à loup décapsulant tes alcools d’ivresse;
je t’attrape au cou comme un jeune tigre joueur
 
Dès le premier instant, où ton corps dénudé
s’est révélé à moi, il me fut familier;
j’adorais butiner ton bourgeon de Venus,
tes doigts cherchaient les miens pour sonner l’Angelus
.
Je voulais savourer d’explorer tout ton fort
Je laissais mijoter, mes rites et tes trésors
pour ancrer plus encore, l’âme de notre histoire
 
Il y a une chose que je n’ai su capturer
ce sont les parfums
ton parfum
J’adorais cette odeur,
cette odeur élégante
qui te racontait bien
et qui n’était que la tienne..
Elle a disparu avec le temps..
Je me souviens simplement qu’elle m’était particulièrement plaisante,
qu’elle m’enivrait..
J’aimais venir sur ta peau pour te sentir
 
J’étais vraiment dans l’instant,
tu me faisais habiter dans l’instant-présent
et je t’en remercie encore
même si tu t’es évaporée..
 
Pour moi marcher c’était
en te tenant la main,
c’était déambuler
d’un sourire mutin
 
Nous marchions comme un seul,
rayonnants, sereins,
et impatients de s’allonger là, au milieu de nulle part,
et de savourer l’élixir du ciel à perte de vue..
 
Nous marchions longuement à travers les bois
jusqu’à parvenir à ce domaine,
ce domaine qui semblait nous attendre..
 
Le chant délicat des oiseaux sauvages
les petites fleurs qui nous font de l’oeil
parmi les herbes qui dansent ;
la chaleur diffuse au travers des arbres ;
les pollens et senteurs des champs magnifiques
qui nous appellent et s’ouvrent à nous..
 
J’aimais tant tes parfums
et tes sourires enjoués;
ils ont évaporé
de ma chambre fanée
 
Rien n’était plus radieux,
intense et merveilleux
que te voir occuper
ma vie; c’était comme si
je t’attendais depuis toujours,
que je t’avais toujours connue
et que ta place était ici.


Dans mes rêveries, il y avait des prairies,
des pétales de fleurs mélangés aux pollens,
papillons rouges et herbes folles,
l’heure calme aux premières déclinaisons du jour..
Des faisceaux de soleil
venaient enrubaner ce gros chêne
où je t’imaginais adossée,
un léger sourire aux lèvres..

Dans les fantaisies du vent
nous nous serions laissés aller
à la douce ivresse de ce havre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
AMANTES CULMEN

Je veux me répandre sur toi comme une poutrelle de feu,
propager mon onde sur ton corps alangui..

Panthère de rêverie, je viens frotter mon ventre sur ton écrin de mirages.
Les copeaux de mon âme pénètrent tes reliefs ;
je suis ton piège à loup décapsulant tes alcools d’ivresse,
Je suis l’étoffe lourde qui vient boire à ton étang de nudité.
Je t’attrape au cou comme un jeune tigre joueur;
tes mains empoignent mon torse mûr.

Ma peau est à point, tannée par la ferveur de tant d’années de passions.
Je veux flanquer mes orages dans tes perles d’abysse Ô mystères pédants !

Tigresse, tu peux lâcher ton râle, je défenestre ta pudeur.
Les parfums de l’amour fermentent dans un ballet de gestes, de cantiques éperdus.
Tous mes wagons sauvages viennent claquer sur ta rame;
mes canaux électriques se tendent comme des arcs
et tu me plantes ton haleine jusque dans les tripes..

J’attrape un ange-mateur par les paluches
et je le broie dans ta chevelure qui s’agite soudain comme un nid à serpents
– je casse le diable en deux et je poivre ton corps ! –
Montre-moi tes dents de hyène échaudée et j’inverse tes pôles,
je te brode à l’épaule mes vibrantes pensées..

Ma langue mutine câline tes commissures de cuisses,
puis je remonte à tes crocs qui capturent mes lèvres. 
Ta bouche est une fleur sauvage,
qui parfume mon âme de papillon.
Vois mon aile silencieuse se poser
sur la soie de ton épaule chaude !
Je suis un enfant, une panthère, une brise d’Eté;
je suis un grand soleil dans ton refuge aux portes de coton..
Le temps suspendu
infuse mon âme à ta presqu’île;
Mon souffle sur ta peau me grise:
tu es ma vapeur d’absinthe !
Tes deux pyramides sont des flacons de rivages.
Fais-moi boire de ton lait; enfante ma déraison !
Mes griffes de faucon ratissent ta nuque;
je porte mes dents à ton cou,
je mordille ta chair tel un vampire avide..
Je suis ton Minotaure, ton Lucifer, ton Dracula !
Mes doigts délicats viennent broder d’audaces
un incertain langage à même tes seins..
Je n’aime rien tant que ta main
incertaine
cherchant à faire blanchir ma lame..
Des alcools de prune et de poire coulent à présent de nos pontons;
je t’attrape au cou, tel un canidé, pour te tirer lentement vers moi;
je sens tes fioles d’effluves infiltrer mon cœur;
Ta bouche capture la mienne comme une proie fébrile.
Tes bactéries s’engouffrent dans mon sang, restaurent ma matrice..
Je vois des gouttelettes d’eau fines
bouillir sur ta peau
puis s’évaporer au diapason de tes soupirs..
Ta rosée coule déjà du septième ciel convoité.
La chambre se tapisse d’un rouge-violacé..
Je sens ton odeur animale qui s’abat comme une tempête:
tu plantes tes yeux intenses
tel des ancres dans l’océan de mon âme.
Je me retourne tout entier sur toi,
ragaillardi par ton puissant courant.
Ta bouche carmin
a faim
de recevoir l’écume de ma lèvre.
Je t’ensevelis d’une vague puissante
et j’engouffre encore davantage
ma corne de Minotaure
dans le tréfond de ton corps.
Voici l’offrande de nacre:
de multiples orages tonnent dans ta chair
Tu tressailles d’accueillir dans ton caveau
ma liqueur de perle.
Tu m’enfonces tes ongles dans le dos si profondément
que je sens distinctement ton nom se graver sur mes os.
Je plante à mon tour mes dents dans ta jugulaire
tandis que tes canines percent mon épaule.
Je m’abreuve, tu me bois,
nous nous embrassons follement
pour partager ce vin de messe.
Je ramasse au sol des caillots de raisin
et je les porte à ta petite gueule affamée.
Tu les dévores en me dévisageant.
Ta bouche coule infiniment
jusque dans ton nombril
et abreuve les petits papillons
vibrant à ton bas-ventre..
Tu t’éclipses dans la salle d’eau
et déjà tu m’inspires
de vilaines rêveries..
Relevant une pièce d’étoffe
trop ajustée à tes hanches
tu me laisses entrevoir
l’arrogante colline hirsute !
M’empoignant le vit en me fixant des yeux,
tu veux me voir céder à proférer
mes ordres rabaissants.
Ta bouche lascive de succube
réclame la lie de mon calice !
Tu m’engloutis de ta gueule de fauve
pour m’assassiner de plaisir.
Des torrents hypnotiques se répandent en moi,
tandis que tu bois toute ma fontaine.
Démon repu, tu m’adresses un sourire..
Je suis une comète
dans la galaxie de tes yeux fauves.
Aucunement je n’ai la beauté d’Artemis,
mais je peux être un grand forgeron de volupté !
Fais de moi le gardien secret de tes moiteurs,
l’arboriste de ton plus secret jardin..
Je l’avoue, je suis parfois jaloux des visiteurs
que tu salues de ton candide balcon.
Tous ces mirages, si laborieux, sont autant de déserts..
Et si chaque homme est fait de sable,
je serai ton désert de Mojave,
ton Dasht-e-lout, ta Kébili.
Je serai le Queensland bouillant
au milieu des montagnes de feu.
Le bas de ton dos est désormais tatoué
d’obscurs hiéroglyphes..
«Sois indécent» chuchotes-tu !
Soit, j’ai besoin de lécher ta petite béance,
comme un chien des enfers;
que les parois de ton éminence charnue
s’abandonnent à mon autorité..
Tu n’aimes rien tant que me sentir palpiter dans ta bouche;
tu me dégustes infiniment, tandis que des plumes d’ange
tombent très lentement sur nous comme une fine pluie;
tandis que des sirènes au lointain
nous chantent leurs plus doux sortilèges..
Sois mon alcool, mon brasier, ma folie,
sois ma déesse et ma putain,
Sois le petit matin des longues nuits.
Le soleil s’attarde sur mon torse
lorsque tu le caresses;
Je veux sédimenter encore à ton épaule;
je mords chichement cette douce colline
infiniment tenté d’y boire
un sang doux et intense !
Sidère-moi;
fais de moi le buvard de ta cyprine et de ta lave,
de ton urée et de ta bave.
Je veux tes cuisses et ton pubis amarrés à ma taille,
quand je viendrai cent fois sur toi pour te donner mon âme !
L’un dans l’autre, je veux nous mélanger
encore et toujours !
Je veux mourir et ressusciter dans tes bras..
Je rêvasse, je me languis, je me dilue..
Viens contre mon épaule et contemplons
les derniers instants de ce monde-ci !
Voûte aux tendres volutes, volupté veloutée !
Je veux me noyer sans fin dans des étreintes folles;
je veux brûler d’ivresses, célébrer le feu qui me porte
et qui m’emportera jusqu’à l’ultime crémation !