~
INTRO
Très tôt dans mon enfance, j’ai enregistré et photographié mes proches pour les inclure dans des créations souvent conceptuelles. J’ai un rapport à l’intime assez proche d’une artiste comme Sophie Calle.
Cette fois-ci j’ai voulu relater la sidération et la détresse d’un amour brutalement entravé. J’ai tenté du reste d’immortaliser cet amour si léger, si solaire, si bienfaisant qui a été plombé, sali, assassiné..
UNE SIESTE AU PARADIS (18/12/2020)
Je te regarde somnoler
sous ma guirlande colorée;
une’ musique ‘jazzy nous berce
en sourdine
Constellé de grains de beauté,
ton dos est chaud comme un été;
cette plénitude me bouleverse,
ma divine !
Une quiétude bienheureuse
envahit mon âme comblée;
en moi l’instant se cristallise
pour toujours
Sous mes draps, ma fleur radieuse
m’envahit de parfums tressés;
de son grand sourire elle aiguise
mon amour
Dans une heure tu seras rentrée
j’ai besoin de te contempler
pour que tes grands yeux se déversent
dans mon coeur
Embrasse-moi ma bien aimée
jusqu’à ce que j’en sois grisé
nous roulerons sous une averse
tout à l’heure
Je te regarde repartir
dans les néons d’un train de nuit
et moi je regagne l’automne
de ma vie
~
Chaque Samedi vois revenir
ma petite’ bouille de paradis
sa joie d’emblée se capitonne
sur mon lit
Je suis heureux de l’embrasser
encore, toujours, éperdument;
le silence qui maquille ses yeux
me renverse
Elle est bien jeune et moi trop fait
pourtant je vibre infiniment
lorsque ses rayons lumineux
me traversent.
.
.
FAIS-MOI CE QUE TU VEUX (Sonnet – 20/12/2020)
”Qu’est-ce qui t’excite au lit ? Fais-moi ce que tu veux !”
Quand tu m’as dit ces mots, j’en suis resté sans voix.
Allongée, alanguie, tu me cherchais des yeux
et moi soudain penaud, j’ai gardé tout pour moi..
Dès le premier instant, où ton corps dénudé
s’est révélé à moi, il me fut familier;
j’adorais butiner ton bourgeon de Venus,
tes doigts cherchaient les miens pour sonner l’Angelus
Je voulais savourer d’explorer tout ton fort
Je laissais mijoter, mes rites et tes trésors
pour ancrer plus encore, l’âme de notre histoire
J’aimais quand tu fermais les yeux pour m’enrober
je voulais effacer tous ceux qui t’ont souillé
en irrigant ton corps, jusqu’à t’en émouvoir.
.
FLANER AVEC TOI (31/10/2020)
J’aimerais habiter dans tes bras,
flâner dans tes sourires, me baigner dans tes yeux;
pique-niquer sur tes seins.
J’aimerais boire beaucoup et danser avec toi
dans un tourbillon d’ivresses enjouées;
j’aimerais entrer dans des boutiques fantaisistes
et t’entrainer dans d’autres,
traverser des ponts charmants tamisés
pas des lueurs roses et jaunes,
contempler des édifices et sentir ta douceur
se mélanger à celle de la brise.
J’aimerais chanter avec toi des bêtises,
t’acheter une peluche adorable,
entrer dans un restaurant mignon
gorgé de senteurs délicieuses.
J’aimerais sans la moindre raison
courir dans la rue avec toi
et rire comme on dévale un escalier;
J’aimerais te voir heureuse,
car quand tu es heureuse,
je suis heureux aussi.
.
ARC-EN-CIEL EN MONOCHROME (30/11/2020)
Si j’avais su Mélia
qu’on t’enlèverait à moi
Je t’aurais embrassé
jusqu’à me recouvrir
des scintillements de ton âme
Si j’avais su cela
je t’aurais dessiné de paisibles rivières
aux creux de tes poignets.
Non Mélia je ne t’oublierai pas
ton sourire allumait des feux
tel un chapelet de luminaires
dans mon cœur esseulé
J’aurais voulu marcher
dans ce si joli parc
à tes côtés,
faire une dernière balade
discrètement sous le regard
des arbres silencieux.
J’aurais voulu te caresser
plus encore que le vent
et te dire les mots les plus doux
et les plus bouleversants,
en contemplant tes yeux.
.
.
DELAVES (23/12/2020)
Je ne sais pas
si je pourrai te faire face à nouveau
si tu n’as plus cet élan pour moi
cette gourmandise
d’étreintes et de baisers
sans fin
Je ne sais pas si je pourrai survivre
à la monochromie
toi qui savait si bien recolorer ma vie.
.
.
CREPUSCULE D’UN SOUVENIR (23/12/2020)
Te souviens-tu Mélia de cette balade crépusculaire,
la dernière que nous fîmes,
à Varennes-Jarcy ?
Le ciel était lugubre, lourd et oppressant
et nous marchions, errant
telles des âmes en peine..
C’était nos dernières heures ensemble
avant que je te perde
et que l’hiver blafard
se referme sur moi
Te souviens-tu de cet instant
où tous les luminaires se sont éteints;
du début de la fin;
de tout ce bonheur
soudain dégorgé ?
Je n’ai pas mesuré
l’étendu de la peine
que j’aurais à porter
Tu épousais la forme de mon âme
mieux qu’aucune autre femme
et celle de mon salon
honoré de ton charme.
Te souviens-tu chère âme
lorsque je surgissais dans les commodités
pour dérouler soudain
une danse endiablée ?
On riait tant et tant..
Dans cette valse, ton père est entré brutalement
et plus personne n’a dansé depuis
Les semaines ont passé
sans plus entendre ta voix;
j’étais pétrifié par le silence..
Désormais j’ai peur de t’entendre à nouveau
et de lire tes mots..
Je redoute que mon cœur
explose en mille éclats de tristesse.
Je formule le souhait
que nous renaissions de nos cendres
Souvenons-nous de tous ces instants suspendus
où la moindre banalité partagée
devenait un merveilleux moment de vie.
Souviens-toi, s’il te plait..
J’ai peur de te croiser un beau jour dans Paris
au bras d’un nouveau destin;
que nos regards se heurtent
et que je m’évanouisse soudain
dans un vertige de détresse.
.
.
.
CHAQUE WEEK-END TU SURGISSAIS (22/12/2020)
Chaque week-end tu surgissais
avec ta belle petite gueule et tes tenue chiadées.
C’était le confinement en France ainsi qu’à l’Etranger.
Le cœur enjoué, tu quittais Saint-Germain-des-Près pour me rejoindre.
Je me souviens de cette journée ensoleillée où tu entras dans ma voiture,
avec ce sourire mutin qui n’appartient qu’à toi..
A cet instant se répandit en silence un délicieux parfum d’évidence.
Une merveilleuse connivence.
Chaque week-end ton père se demandait chez qui tu te rendais.
Jusqu’à ce triste jour, plein de violence,
où il l’a su et ne t’a plus jamais laissé
reparaitre.
C’est alors que le président annonça la fin du confinement.
J’ai songé aux bords de Seine avec toi, à une escapade à la mer,
à quelques déambulations dans l’onirisme urbain de l’hiver..
Tous ces moments magiques que je me languissais de partager
tes parents me les ont volés.
.
.
SI C’EST UN ADIEU (22/12/2020)
Si on ne se revoit pas, mon amour
si c’est un adieu
sois heureuse
ris souvent
et danse
dans la douce brise d’un nouveau Printemps
Je ne t’oublierai pas,
sache-le,
je ne t’oublierai jamais
Tes parfums subtils, ta douceur muette, tes sourires solaires et tes grands yeux fous
me reviendront certains jours d’escapades et mes larmes viendront.
Et puis, des questions: que deviens-tu dans ce monde brutal, es-tu heureuse ?
J’aurais voulu te protéger et te hisser
dans un vaste ciel bleu
Mais j’ai chuté, je crois
et si c’est un adieu
Je garde un talisman de toi.
.
.
TON SILENCE, MON AGONIE (Sonnet – 20/12/2020)
Ton tortionnaire de père, t’aura donc mis en laisse
bien que tu sois majeure tu demeures sous son toit
ta mère n’apprécie guère que tu poses topless
elle et ton géniteur refusent que je te vois
Lui qui m’a menacé de me casser les dents
n’a pas vraiment compris que je te protégeais,
que tu te délestais de tes mauvais penchants;
que nous étions ravis d’aussi bien nous aimer
Qu’ont-ils bien pu te dire, qu’ont-ils pu orchestrer;
tu m’as laissé au large dans mon bateau couler
et j’ai agonisé sans nouvelle de toi
«Je ne voudrais te perdre pour rien au monde, je t’aime».
Je parcours tes vocaux, à nouveau je suis blême
une histoire aussi douce peut-elle mourir d’effroi ?
.
A NOS CULS (23/12/2020)
Comme toutes les filles
qui m’ont vu tout nu
tu aimais mon cul
tu claquais ta main
comme une ingénue
l’oeil qui pétille
J’ai la peau plus douce
qu’une douce frimousse
comme le sait ta main
derrière mon bassin
Il ne faudrait point
trop s’effaroucher
d’un doigt anodin
m’avais-tu glissé
quand tu papotais
de mon popotin
Et puisque j’y suis
je vais confesser
qu’à te butiner
des heures durant
j’aurais bien léché
l’entrée du volcan
Au sein des rustines
que j’ai vues, Divine
la tienne est sublime
un vrai pousse-au-crime !
«Tu peux me faire
ce que tu veux»
m’avais-tu dit
Sauf que ton père
libidineux
l’a bien senti
Il t’a kidnappée
Il t’a séquestrée
pour nous éloigner
bien nous évider
Une femme majeure
doit choisir l’heure
de se révolter
l’index levé !
.
Je suis ton Minotaure, ton Lucifer, ton Dracula !