° TRAVERS CHAMPS

Je me laisse aller à marcher sur tes pas ; je te suis.
La soleil fredonne un murmure de plumes et d’azur et tu te fais ta balançoire dans sa pluie éblouissante de cordes fines..
J’aime ces sourires espiègles si délicats que tu m’adresses dans un écrin de pudeur..
Je te rattrape, je marche à ta hauteur ; tu t’en amuses..
Le sentier est large et s’étend à perte de vue; des champs saturés de chaleur somnolent à chaque bordure du sentier..
Tu t’en vas soudain tracer dans les épis de flore tes fantaisies en valses tendres..
Timidement, je viens te rejoindre ; je me laisse tomber avec toi sur le matelas souple des arborescences..
Ta petite robe blanche, plus fine encore que les faisceaux du jour, épouse chaque pulsation de ta respiration: ton corps se saoule des effluves alentours et je perçois bientôt les battements de ton coeur s’enivrer d’une exquise tension..
Une bretelle glisse de ton bras ; tu bascules en arrière en me braquant des yeux, pour mieux suivre les miens sur ton sein révélé..
Tu passes ta main lisse dans mes cheveux de paille ; je m’abandonne à tes caresses ;
je m’égare à chercher insidieusement sous ta robe l’absence d’une étoffe..
Tes fesses sont si douces et si rondes que ma main vient à glisser sur un ruisseau d’eau pure.. Aussitôt, survolant mon visage, ta bouche lâche à la mienne un long filet vicieux de salive salée..
Je surgis à ton cou, tu te débats bien mal ; tu te tournes aussitôt le ventre sur la paille.
Tu relèves ta robe pour me livrer ton cul en m’adressant le feu d’un regard pernicieux.
Tu n’veux pas d’autre choix que de mordre ma main à gémir de ton bien investi à l’étroit.
Tes parois lisses -tendues- s’agrippent à la descente du harpon et tandis que tes dents s’enfoncent dans ma chair, jusqu’à en faire jaillir l’âpre sang, c’est moi qui vient jaillir en sursauts de saccades..
Etendu sur le flanc, je savoure chaque écho des spasmes de mon fouet..
L’épilepsie gambade et commence sa ronde mais toi tu reviens là pour t’empaler encore..
Ton sourire d’ivrogne m’apprend ce qui m’attend, que tu vas marteler jusqu’à me faire hurler, jusqu’à te supplier d’épargner mes artères qui vont pourtant cramer..
J’aime inonder ton corps de ma nature intime et abîmer ma peau au vif de ta chair..
Ta blondeur s’emmêle dans les rayons de ciel tandis que dans ta gorge je sens monter l’écume..
Tes doigts impertinents ont de justes audaces et je t’envoie le blanc du ciel concassé.
Tu m’adresses aussitôt un long baiser profond plein de miel anisé..
Tandis que tu tanguais, tous les champs alentours ont pris feu et brûlés, puis repoussés encore du désir de brûler..
Une longue errance à baigner de plus belle dans les parfums enlacés de l’amour assagi, et nous voilà dressés à nouveau sur nos jambes.Je me laisse aller à traîner dans tes pas ; je t’essuie..
Le soleil chantonne un petit air complice et les oiseaux nous matent, main dans la main, surplombant l’horizon plus rouge que tes joues.